Lisbeï
Grand tripotage de nombril et autres divagations
décembre 31, 2003
La quadrature du cercle


MissTic
posted by Lisbeï @ 12/31/2003 10:45:00 AM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 30, 2003
2/32
On me fait gracieusement don du 1/32.

Voilà.
Archives archivées, hand-over dans le vide effectué. Il ne me reste plus qu’à vider cache, cookies et Favoris.
New year, new life… Je compte sur KMS pour mettre une chanson appropriée dans les commentaires.

< edit > Merci m'sieur :) : Nina Simone - Feelin' Good < / edit >
posted by Lisbeï @ 12/30/2003 01:07:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 29, 2003
L’autre soir, je me suis retrouvée à éplucher 2.5 kilos de patates. Je ne me souvenais plus de la dernière fois que j’avais vu des vraies pommes de terre tout juste sortie de terre, avec la peau et tout et tout, et non des petits quartiers de lune jaune pâle recouverts de quelques traces de gel…

Eplucher des patates. Acheter du fromage chez madame la fromagère. Des magrets de canard chez monsieur le boucher. Du pain et des gâteau chez madame la boulangère-patissière. Du champagne chez monsieur le caviste. Prendre le temps de. Avoir le loisir de. Se laisser tenter par. Tellement longtemps que mes « home made meals » se résument à 4 fromages blanc / pains suedois / mandarines à moitié congelés...

posted by Lisbeï @ 12/29/2003 06:32:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
Identité(s)

La Tornade
Ivy Gamwich of the Bree Gamwiches
Mon chaton
Lúthien Táralóm
Nana
aka
Lisbeï
posted by Lisbeï @ 12/29/2003 05:37:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
Aujourd’hui, 29 décembre.
Demain, 30 décembre.
Depuis juin j’attends ça, quand j’ai dû me rendre à l’évidence, la mort dans l’âme, que les paroles étaient creuses et que le tournant serait pour le pire. Des mois et des semaines que je l’attends, cette fin. La fin. La fin des heures circulaires, la fin de ces simagrées onctueuses, la fin des poils qui se hérissent d’exaspération rien qu’au son de certaines voix, la fin de la méfiance, de la défiance et des hantises paranoïaques, la fin des vexations silencieuses, la fin du bidouillage professionnel et des esbroufes en tout genre, la fin de l’impolitesse et des goujateries caractérisées, la fin du laisser-aller et de la tromperie professionnelle. La fin de l’agonie.

Beaucoup d’amertume devant tant de gâchis. Réduire à néant en l’espace de quelques mois tant d’élan, d’enthousiasme et d’énergie…
J’ai adoré ce boulot. J’ai adoré cette boite. J’ai adoré travailler 12 heures par jour à 150% payée au lance-pierre, j’ai adoré cette émulation, cette confiance, ce respect réciproque et instinctif, cette droiture, ce perfectionnisme tant personnel que professionnel, ce jonglage permanent, ce culte de l’astucieux et de l’efficace, cette audace, cette équipe-commando, cet autre forme d‘équipage… J’ai adoré tout ça… Jusqu’à ce que la moitié de l’équipage ne passe par dessus bord, et que la barre soit confiée à un incompétent fat et minable… Jusqu’à ce que la valeur et la pertinence de notre boulot ne soient abandonnées au profit de vagues « études marketing » cousues de fils blancs… C’est aujourd’hui à mon tour de quitter le bord, la tête haute mais le moral en berne, épuisée par cet effilochement implacable du temps qui n’avance pas et rouge de honte devant les bassesses qui se trament à l’horizon… Beaucoup de petits mots et d’attentions de la part des collègues d’outre frontières, ces collègues rescapés comme moi, qui ont eu la chance de ne pas être physiquement sur le champs de bataille… Une rouerie humiliante, surtout pour leurs auteurs, de la part du bureau France… Mal au cœur pour ma petite Susanna, qui a fait 1500 km pour se précipiter dans la gueule du loup, et qui moins de 6 moins après son arrivée cherche frénétiquement à s’échapper du filet avant qu’il ne se referme définitivement sur elle… Il paraît que c’est normal. C’est le management moderne. Vendre de la m... au prix du platine, s'en vanter, et nourrir ses sulbaternes de luzerne tout en leur reprochant de renâcler à la produire, cette m... Je crois qu'il y a des "logiques" que je ne comprendrais jamais...

Vidée. Ereintée. Usée. Laminée. Moi, je n’ai même plus eu la force de me débattre… Glisser jusqu’à ce qu’enfin, tout cela s’arrête… Glisser, juste encore quelques heures… Difficile d’avoir envie d’avenir alors qu’on espère juste avoir assez de souffle pour aller jusqu’au 31.

L’avenir, on verra l’année prochaine.
posted by Lisbeï @ 12/29/2003 04:59:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 26, 2003
En fait, c’est un peu comme un bateau après un grain, quand le calme d’un seul coup s’impose après la tempête. On se réveille après avoir donné sans compter pendant des heures et des heures, on a fonctionné sur pilote automatique, de nécessités en obligations, et on s’effondre tel quel quand on sait que maintenant, le plus dur est passé… Et on ouvre les yeux sur un champs de bataille déserté. Des vêtements éparts jonchant le sol, des paquets posés au hasard des coins, des restes de papier-cadeau, des ciseaux et du scotch abandonnés en plein milieu du passage, des chaussures célibataires un peu partout… Ce calme étrange aussi. La maison est vide, les rues sont vides. Silence post-apocalyptique ?

J’ai mal partout. Aux épaules, au cou, au ventre, aux cuisses, aux reins, aux pieds. Ankylosée, courbaturée, lasse. 36 h à alterner ripailles, paracétamol et oxyboldine… Repas qui durent des heures, retour, douche, dodo, douche, ravalement de façade, aller, repas qui dure des heures, avec ces cohortes d’anges qui passent entre tous ces gens qui ne savent, si vite, plus quoi se dire… 3 en 36h… Et j’ai échappé de justesse au 4e… Je hais tous ces cuisiniers/ères qui ont concoctés ces plats auxquels je n’ai jamais su résister, qui ont ouvert toutes ces bouteilles des grandes occasions qu’il est impossible de ne pas au moins goûter… Malgré 12h de tisane, ma bouée refuse de s’aplanir… Ce sentiment d’avoir gonflé comme une baudruche, d’être d’un seul coup de nouveau empâtée, empotée… Le sentiment de voir le cauchemar à l’horizon, qui me fais de grands gestes de bienvenue… «Viens, viens, rejoints la foule des malheureux dans leurs corps…» Ces humiliantes réflexions de maquignon de la part de ces hommes à femmes, père et fils, 140 ans à eux deux, «Elle est bien comme ça hein, elle est belle..." J’étais donc un tel monstre avant ? Les remarques plus gentilles, plus désintéressées le lendemain du pan féminin, qui a au moins la politesse de s’adresser directement à moi, «Que tu as maigri ! Laisse tomber les jeans’!» Alors que le ressenti est tellement différent… J’en ai au moins pour 2 mois de fromage blanc 0% pour retourner au point de départ qui était déjà bien plus haut que je ne l’aurais souhaité… Et encore de longs mois de lutte avant de définitivement (?) abandonner ces rondeurs accusatrices…

Alors voilà. Je range le bateau, méthodiquement. Chaque chose à sa place, mais à portée de main. Fonctionnel, efficace. Parée pour tout.
posted by Lisbeï @ 12/26/2003 02:14:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 23, 2003

Ca faisait très longtemps que je n’en avait pas eu envie. Pas eu le courage aussi. Trois ans en fait. Noël 2000. Luxembourg. Vincent. Evidement.
Nous venions enfin d’emménager dans l’appartement de nos rêves, après beaucoup d’étapes provisoires. Du boulot pour les deux. Une voiture. Des sous. Du temps. De l’amour. De la joie. Du bonheur. Des rires. Bien sûr, nous n’étions pas équipés. Les Noëls précédents avaient été heureux mais frugaux… Alors zou, direction l’Allemagne et retour avec plein de colifichets bleus et argents et un sapin qui sent bon au passage. Une belle guirlande, bien évidemment. Un beau grand sapin à l’ancienne avec les aiguilles qui tombent, juste pour le plaisir de cette envoûtante odeur de résine. Deux gamins fiers et joyeux, admirant pendant des heures et des heures leur beau sapin, leur sapin à eux, leur sapin à eux deux…
Noël. Chacun chez soi, par volonté commune… Son village, ma mégalopole… Mais rendez-vous ensemble aussi… Rendez-vous à la maison… Le retour le cœur battant, quelques heures avant lui, préparatifs, emballage des derniers cadeaux tout juste ramenés de France, cette multitude de paquets, des grands, des petits, des moyens, des babioles, des surprises, des clins d’ œil, des sérieux et des pour rire… Tous ces paquets multicolores nichés sous les branches comme autant de déclarations d’amour… Une jolie robe, les bougies et les guirlandes… Clef, porte… Les rires et l’émotion des retrouvailles, nous qui ne supportions pas d’être séparés plus de 3 jours… Pique-nique, évidemment sous le sapin, avec tous ces mets de Noël et cette extraordinaire bouteille de Gewurtz qui valait chaque centime de la fortune qu’elle nous avait coûté… Et puis l’ouverture des cadeaux, les « oh » et les « ah », les « tu es folle! »… Et puis un petit paquet niché dans les branches, un petit paquet de velours noir pour moi… Un petit paquet au cœur duquel était niché deux feux blancs posés délicatement sur les flots lisses d’une mer d’or…

Nous avons fait l’amour sous le sapin cette nuit là, les papier-cadeaux en charpie bruissant à chaque geste, nos baisers ponctués des « ouilles » de celui dont la hanche ou le derrière venait de se faire harponner par l’angle d’un livre ou un cd, les corps constellés d’aiguilles de sapin… J’ai le sentiment que cet hiver là correspond à l’apogée de ces presque 3 ans d’amour fou, de ces 3 ans de cœur à la chamade. Jamais nous n’avions été aussi heureux, confiants, sereins que cet hiver là. Et pourtant, 6 mois plus tard, c’était l’effondrement absolu. L’amputation. Le retro-planning était en branle et nous ne le savions pas.

Je me souviens du Noël suivant. 2001. Je me souviens de ce crabe permanent dans l’estomac, de ces longues heures d’hébétude dans le froid et l’obscurité de Luxembourg. De ce corps sur pilote automatique, de cette douleur sourde qui était devenue la norme, de ces envies de rien, de ces vides. Manger, à quoi bon ? Dormir, à quoi bon ? Voir des gens, à quoi bon ? Vivre, à quoi bon ? Noël, à quoi bon encore… Pas de sapin, pas de Noël dans cette grande maison mausolesque… Surtout pas… J’avais fuit Luxembourg au plus vite, fuit Noël, fuit à Paris pour les seuls 15 jours de vacances que j’aurai pris cette année de parenthèse là, fuit les fantômes de notre vie à nous pour m’oublier dans ceux de ma vie à moi, ma vie avant lui, ma vie en propre, ma vie autonome, quand j’avais encore une existence propre, une raison de vivre autre que celle d’aimer et d’être aimée de… La vie qu’il allait falloir que je continue après lui aussi… Oublier Noël à Luxembourg… Oublier Luxembourg… Oublier Vincent… Juste une trêve dans ce chemin de croix… J’avais vraiment dû leur faire peur, à tous… Sûrement le premier Noël depuis des années où chacun à leur manière, ils s’étaient serrés les coudes, ils s’étaient serrés autour de moi, oubliant temporairement nos oppositions de forme pour ne laisser place qu’à cet amour indéfectible, qui nous porte tous autant qu’il nous mine… Leur chaleur, leurs attentions, leurs tendresses, leurs partages simples comme autant de baume apaisant sur un cœur écorché vif… Ils m’avaient tellement émue…
Je me souviens du retour, étonnamment moins insupportable que ce que je redoutais, ce retour avec juste ce petit supplément d’espoir tapi en moi, ce petit plus, cet embryon d’étincelle de vie, cette étincelle d’envie… L’impression que le plus dur était fait, que le tournant s’amorçait, que le bout du tunnel émergeait enfin, que tout ça n’était plus qu’une question de temps et non plus une impasse dont toutes les issues étaient murées. 2002, l’année du retour… Ca faisait si longtemps que je n’avais pas eu envie de quoi que ce soit…
De retour au bureau, j’étais tombée sur cette pile de cartes de vœux en attente de paraphes que j’avais fais faire sans budget et sans envie… Des cartes élégantes, sobres, dignes… Mais aussi glacées, sinistres, oppressantes…Ces cartes argent et bleu… Presque des cartes de deuil…

Cette année, j'ai eu envie. J’ai fait un sapin. Presque. Trois grandes branches assemblées au bolduc, quelques babioles (d'autres) et un nœud de ruban jaune en guise d’étoile. Les garçons m’ont taquinée sur mon sentimentalisme. Pour la première fois de ma vie, je me suis faite un sapin pour moi. A moi. Indépendamment de qui que ce soit. Pour mon propre plaisir. Pour mes propres yeux émerveillés de vieille gamine rêveuse, pour la douceur et la tendresse. Je mettrai mes chaussons devant demain soir, même si comme toujours ces 48h de Noël vont plus relever du marathon familial que de la douce quiétude des veillées d’antan, et qu’aucune festivité ne se déroulera sous mes toits. Les garçons seront eux aussi en famille. La maison sera vide. Juste mes chaussons, pour le geste, et puis aussi sûrement quelques douceurs pour les gourmands.

Enorme crise d’insomnie cette nuit, comme je n’en avait pas subit depuis des semaines. De guerre lasse, je suis partie errer dans l’obscurité et le silence de la maison, comme souvent dans ces cas là. J’ai fini par me blottir contre le sapin, hypnotisée par la lueur diaphane des guirlandes et la braise de ma cigarette. Longtemps, je suis restée ainsi recroquevillée contre ces branches, respirant cette odeur que j’aime tant, l’esprit divaguant… C’est Raphaël qui m’a réveillée ce matin en allant se faire un café…
posted by Lisbeï @ 12/23/2003 01:23:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 22, 2003
Editor’s Note


Oui, j’adore George Michael. Et oui, j’adorais Wham! aussi. C’est comme ça. C’est un de mes vices cachés. Ca arrive aux meilleures, la preuve.
Tout ça pour dire que je cherche désespérément un titre qui figurait sur la toute première édition du tout premier «Best Of» de Wham! (The Final, 1986) mais crédité George Michael intitulé «Blue (Armed with Love)». Attention, copie rare, ce titre ne figurait que sur la compil’ en double cassette audio, et n’a pas été retenu pour la re-édition ni pour la version CD. Bref, j’ai un super collector à la maison et j’en suis très fière. Et ce titre est fabuleux. Si, si, fabuleux. Mais.
Mais c’est une vieille cassette élimée, je n’ai pas le matériel pour l’encoder, et j’ai beau tourner et retourner différents, hum, "sites", je trouve pô :(
Et vraiment, vraiment j’en ai super besoin super rapidement pour un certain super projet de compil’ de malheur (la prochaine fois que d’aucun lance ce genre d’idée, je fais comme tout le monde, je m’écrase).

Bref. Siyouplait ?
Une bière et mon éternelle reconnaissance pour celui qui aurait ça en stock (je cracherai pas sur "battlestations" non plus)…

< edit > And the winner is... Monsieur Hard Rocker Metaliquement Lourd, le gentil monsieur tout là bas qui aime les vrais trucs de mâles virils hétéros qui font du bruit (mais qui joue aussi des choses subtilement poignantes), j'ai nommé Monsieur Cariboo! Merci, merci, merci :) Garçon, tournée générale! < / edit >
posted by Lisbeï @ 12/22/2003 05:45:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 20, 2003
En fait, c’est toujours le même processus. J’espérais que me domestiquer à écrire pour de vrai, sans excuses et sans déni me permettrait de peu à peu dépasser ce silence de fond qui chez moi est noyé dans une botte de foin d’inepties. Que d’écrire, d’assumer et donc d’archiver mes fantômes me rendrait plus libre de vivre le présent, me rendrait une certaine légèreté, une certaine insouciance, une certaine autonomie pour vivre le présent, et je n’ose même pas parler de l’avenir. Je pensais qu’à force, je ne serais plus forcée de passer par cette longue étape de latence, de silence, d’intellectualisation pour pouvoir exprimer et donc mettre des mots sur un ressenti ou un vécu immédiat. Que je pourrais exprimer en direct. Pas vivre en recul et en silence, exprimer aussi. Il semble que non. Je retrouve ce bon vieux silence, ce bon vieux mur interne. On pourrait me reprocher mon manque de spontanéité… Disons que ma spontanéité est depuis trop longtemps bridée (paralysée ?) par une poigne de titane… Depuis trop longtemps, la pensée est l’ennemi jurée de l’acte… Je ne sais plus dire ni faire «rienafout’»…

J’avais commencé ce blog par un postulat simpliciste : « mes mots / maux à moi pour me le dire à moi »… Intellectualiser, nommer, désigner pour ensuite archiver… Une immense cimetière à mémoire plutôt qu’un carnet de bord quotidien où seraient consignés jour après jour la météo, la position, les menus évènements du bord… Je lis et relis, et je vois tellement de « je me souviens »… C’était voulu, tous ces mots sur ces visages, ces époques, ces sentiments, ces instantanés de vie… Et il y en a d’autres encore, dans la galerie des fantômes, d’autres qu’il faut dépoussiérer, défriper, aérer… Avant à leur tour de les étiqueter et de les archiver… Et de les laisser là, à mourir sans moi sur une étagère quelconque au fond d’un sous-sol quelconque… Mais sans moi… Oui, je pensais que ça me permettrait aussi d’écrire et/donc de vivre au présent…Ce n’est pas le cas. Au moindre soubresaut de la vie de dehors, pouf, le sas automatique se dépêche d’isoler le caisson atteint, et au passage coupe toute communication vers l’extérieur, émettant juste un « bip bip » de malaise… Oui, je sais, c’est mal foutu mon truc… Et je n’arrive plus à continuer mon déstockage de fantômes non plus… Je n’arrive plus à grand chose en fait…

Donc, tout ça pour dire que oui, je suis turlupinée… Très.
Je lui ai déjà dis que c’était de sa faute, et que c’était à la limite du putsch. Il m’a rétorqué que je n’avais qu’à courir plus vite. J’ai argué de ses honteuses méthodes de saint nitouche. Alors il s’est organisé pour me faire taire, et après il n’y avait plus grand chose à ajouter.

Je ne sais pas comment on en est arrivés là. Je n’ai pas voulu en arriver là. J’ai toujours cet instinct qui m’adjure de fuir au bout du monde… Mais ça fait combien d’années que je fuis les pourparlers de paix… J’ai ce dolmen à la place de l’estomac, ce mal être généralisé. Oui, chez moi, ça fait ça, les hommes. C’est pas agréable du tout en fait… Et je suis triste parce que j’ai perdu un ami. Un ami est un ami, un allié sur lequel on peut compter, quelqu’un qui ne vous en voudra pas, quelqu’un qui ne vous ferra pas souffrir et que vous ne ferrez pas souffrir, quelqu’un avec lequel tout est simple, clair, heureux, et pacifique… Un amant, c’est un ennemi en puissance, c’est le double visage du duettiste et du duelliste… Et les ex-amis devenus amants ne font que rarement de nouveaux amis… Ou alors c’est qu’on ne s’aimait pas assez… Alors, jouer la montre et souhaiter que ça explose le plus vite possible en espérant retrouver un ami dans quelques semaines, quelques mois… Ou faire une croix définitive sur cette amitié qui m’était pourtant chère… Parce que je ne suis toujours pas persuadée que l’amour, ça peut être bien aussi… Plus maintenant. J’étais déjà dubitative à 17 ans, alors à 29… Une vieille routarde de l’amour, sèche, aigrie, amère, désabusée, cynique, moqueuse, qui toujours s’organise consciemment et inconsciemment pour que ça plante afin de pouvoir s’auto gargariser de « je l’avais bien dis »… L’amour comme une immense escroquerie, comme un énorme mensonge d’arracheur de dents. Comment expliquer qu’à mes yeux, ce n’est pas quelque chose qui commence mais quelque chose qui s’achève? Le rétro-planning est entamé, et je n’ai plus qu’à en inscrire les différentes phases sur un beau graphique. Les cycles Kondratiev de la relation amoureuse ? Toujours cette panique d’animal traqué… Et je ne parle pas des verres à moitié vide, le mieux l’ennemi du bien, etc…

Oui, bien sûr, je suis une grande fille. Je n’ai qu’à prendre mon téléphone ou envoyer un mail sur le thème « Merci pour le café, mais finalement je préfère le mien ». Oui, je pourrais faire ça. Ca lui ferait mal, mais sûrement moins maintenant que plus tard. Le problème, c’est que je suis lobotomisée. J’écris, j’écris, mais je sais aussi que quand il se pointe les mains dans les poches et le sourire jusque derrière les oreilles, tout en moi se met en stand-by, les neurones d’un seul coup se planquent et je me retrouve, tel un brave mouton de panurge, à sourire de la même façon. Courageux mais pas téméraires les neurones. Ce n’est que le lendemain matin quand je suis seule que d’un seul coup ils se repointent pour me faire la morale.

Oui, Lisbeï est une trouillarde qui ne sait plus ce qu’elle doit souhaiter. Lisbeï est devenue une carmélite défroquée, une chanoinesse pécheresse. Une traître à la cause. Une soc-dem, quoi… Je devrais aller mettre un cierge à l'église... Juste, je demande quoi?
posted by Lisbeï @ 12/20/2003 07:10:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 19, 2003
Dear All,

As you all know, I will be leaving the company at the end of this year.
I just wanted to thank all of you for these happy and professionally challenging and fulfilling 16 months together, working side by side on different projects in highs and lows, achieving professional excellence as well as maintaining a friendly relationship.
I will now leave the Blablabla ship to continue her travels in partnerships and marketing while I will dwell in new waters, after enjoying long-awaited weeks of vacation.
Don't hesitate to keep in touch through blabla@blabla.com or +33 (0)6 .... , I will always be happy to share a drink at your next stop in Paris.
I wish you all good luck for the future, and I thank all of you again for all the things I have learned through working with you. A little in advance too, my best wishes for the New Year, for you, your friends and family and of course Blablabla!

S.


Si c'est pas du CRM, ça...
14/32
posted by Lisbeï @ 12/19/2003 04:46:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 18, 2003
Cueillie hier matin sur un quai de la ligne 9 par un gentil et joli Benjamin, conducteur de métro de son état. « Hé, tu montes avec moi dans la cabine ? »
Ramassée aujourd’hui par un gentil et joli conducteur de bus après un slalom fou entre les passants, Air Max à pleine puissance : « On va être en retard, mais ça vaut le coup si c’est pour prendre une jolie fille comme vous ! »

Y’a pas à dire, j’ai un ticket avec la ratp…
posted by Lisbeï @ 12/18/2003 10:24:00 AM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 15, 2003
Still Standing

72h.
15h de sommeil.
Un repas.
Beaucoup (trop) de verres.
4 cafés.
Encore la patience de supporter 9h (payées) d’inepties professionnelles plus 3h (non payées mais nourries) de tartufferie managériale et d’annonce officielle de « Je tire ma révérence », avant de rejoindre mon alcôve par les petites rues désertes du 11e arrondissement.
Presque 30 ans. « Qui veut aller loin ménage sa monture ».
Je crois que je préfèrerai à tout jamais la version « Life in a fast lane »…
posted by Lisbeï @ 12/15/2003 11:20:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
Lisbeï : (…) Bref. Je ne sais pas quoi en dire, je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi en penser…
Yann : Mais y’a rien à faire ni à penser… Juste à vivre… Mais ça, c’est un truc que tu ne sais pas faire, n’est ce pas ;) ...
posted by Lisbeï @ 12/15/2003 02:13:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 12, 2003
Il regardait ces quelques photos disséminées sur le mur.
Eté 2002. L’été du retour. Un des plus bel été de ma vie. En vacances une semaine au soleil de Touraine avec maman et Yann, une semaine culturelle avec ses enfants adorés dans cette région qu’elle rêvait de découvrir depuis toujours. Une semaine de soleil, de blés mûrs, de tournesols, de ballades et d’apéros à l’ombre de cette extraordinaire bâtisse perdue au milieu des champs… Toujours, je me souviendrais de son regard ce jour là, quand nous sommes arrivés avec Yann, en lui tendant ce petit paquet: une carte routière, un guide touristique, une photo de la maison et un petit mot: “on part samedi tous les trois”. Elle était si heureuse, et j’étais si heureuse de la voir heureuse, ne serait-ce que pour quelques jours… Restent de merveilleux souvenirs de paix, de tendresse et de respect. Premières vacances ensemble depuis la nuit des temps, chacun retrouvant ses marques et ses fonctionnalités par rapport aux autres membres de l’équipage… L’équipage que nous ne cesserons jamais d’être…

Il regardait ces photos sur le mur, les photos de Chennonceau et d’Amboise. Il découvrait ces images de maman, intemporellement belle, et de Yann au charme étincelant, Yann et maman à la génétique alliée. Et ces images de moi. Avec 10 kilos de plus. Dans mon vieux short en jean que je traîne depuis 10 ans. Avec cette stupide envie de nattes qui m’avait prise ce jour là. Il regardait ces photos, et il ne disait rien. Au bout de quelques secondes, il m’a tendu la photo en évitant mon regard, puis a murmuré un « Tu es mieux maintenant » du bout des lèvres…

« Tu es mieux maintenant ». Avec dix kilos de moins. Avec des cheveux longs. Avec une touche de rimmel. Je suis mieux maintenant. Certes. Mais je regarde ces photos, je regarde ces images de moi… Je suis la même pourtant. La même, à l’intérieur. J’aimais déjà les livres et la musique, j’avais déjà ces « s » et ces « ch » parfois un peu trop sifflants, des opinions trop tranchées et un rire trop sonore. Le fond était déjà là. Mais si on s’était rencontré à ce moment là, il semble que ce fond n’aurait pas suscité les mêmes réactions, masqué par cette forme alourdie… Soyons cash : avec 10 kilos de plus, il ne m’aurait même pas adressé la parole… Ils ne m’auraient même pas honorée d’un sourire…

Je me souviens de cet été là. J’étais bien. J’étais heureuse. Je me sentais bien, je me sentais belle, vivre était léger… La vie était formidable, j’avais gagné mon pari, j’étais rentrée la tête haute à Paris, j’avais décroché un appart’ et un boulot en moins de deux mois, repris contact avec plein d’amis, retrouvé ma place et mon autonomie, retrouvé mon anonymat et ma liberté, retrouvé cette ville qui est mienne comme je suis sienne… La vie était de nouveau une fougueuse aventure remplie de surprises et de clins d’œil, de destins croisés et de défis… Mais j’avais 10 kilos de plus… Et c’est bien pour ça que moi qui déteste les photos, qui déteste ces images comme autant de preuves à charge sur ce que je suis et je ne devrais pas être, c’est bien pour ça qu’elles sont sur le mur ces photos. Pour que je me souviennes que même quand moi je me sens belle, concrètement je ne le suis pas. Pas assez. Pas assez pour eux. Et que le fond, ils s’en moquent. Qui je suis, ce que je ressens, ce que je donne, ils s’en moquent. Ca ne les intéresse pas de le connaître ou de le découvrir. Il n’y a que le plumage… Eventuellement, si le plumage scintille, on condescendra à supporter le ramage… Comment expliquer que chaque « tu es mieux comme ça » est un coup de poignard dans le cœur ? Comment dire que chaque « compliment », y compris quand il vient des amis vrais ou de la famille voire même encore plus, résonne comme un « je ne t’aime que si tu es belle. Quand tu ne l’est pas, je t’aime moins, voire je ne t’aime plus. Mon amour pour toi est conditionné par ta beauté ou ta laideur physique, et non par ce que tu es sur le fond » ? Comment pourrais-je jamais faire réellement confiance aux hommes, à ces hommes ? Comment pourrais-je jamais avoir de l’estime, du respect pour eux et pour leurs mots en sachant que leur « amour » ne tient qu’à ça ? Des histoires de balance? Ces hommes qui font entrevoir monts et merveilles et qui disparaîtront le jour où le plumage se sera terni ? Si c’est déjà ça alors que je suis au plus bel âge, qu’est-ce que ça sera à 40 ans, 50 ans, 60 ans ?

Cette éternelle conversation qui nous berce depuis notre adolescence et qui ponctue notre adultescence avec Yann, sur l’être et le paraître, le faux et le vrai, le fond et la forme, « l’amour vrai », monsieur Yann érigeant toute une liste de critères envers « ses femmes » tous plus pointilleux et réducteurs les uns que les autres… Il n’y a que peu de temps que je crois avoir réussi à lui faire comprendre le mépris voire la haine que m’inspirent ces hommes qu’il est si facile de charmer d’un regard, d’un sourire, d’un frôlement ou d’un tortillement, ces hommes qu’on manipule comme de la chair à canon, ces hommes qu’on baise avec leur consentement et qu’on quitte avant la premier café du matin parce que de toute façon ce n’est pas votre conversation qui les intéresse… Surtout pas… Mépris tellement lassant que je ne m’adonne même plus à ce sport là… A quoi bon… Tellement prévisible, tellement écrit d’avance… Je préfère encore rester au chaud sous ma couette avec un bouquin…

Mais ressentiment aussi envers ceux qui auraient des choses à dire le lendemain matin, et même auxquels parfois j’aurais envie aussi de parler… Parce que je sais que ces moments, ces mots n’existeraient pas si le papier-cadeau était moins attrayant… Il n’auraient jamais pris la peine de regarder dans la boite… Et que le jour où la boite flanchera, pour une raison ou une autre, ce jour là, pff… Disparu… Le plus souvent avec le contenu de la boite, bien évidement… Un beau cœur agonisant… Parce qu’ils partiront, toujours au moment où j’aurai le plus besoin d’eux, toujours au moment où j’aurai tellement donné que je serai vide et molle et lugubre…Faible… Du moins un peu moins forte… J’aurai le mauvais goût de ne pas « assurer », pour une fois… Et je sais qu’on ne me le pardonnera pas… Comment exprimer ce ressentiment envers ces hommes intelligents, parce que le pire c’est qu’ils le sont souvent, envers ces hommes « biens », envers ces hommes pour lesquels je n’aurai été que du papier-peint il y a peu, que leurs discours sur ma personne m’écoeure de mensonge, d’hypocrisie et d’abandon…Comment expliquer que je me sens sale et humiliée de lire le désir dans leurs yeux, de lire ce désir de chair désirable, et de les écouter flatter le fond… Fond sur lequel ils crachaient d’indifférence il y a encore quelques mois… Et pourtant, moi, j’étais déjà moi il y a quelques mois… Et j’étais même très heureuse… Mais j’avais 10 kilos de plus… Et ils m’auraient ignorée…

Je me souviens des deux seuls hommes qui ont répondu à cette question muette pour l’un (« j’ai toujours aimé ton corps ») et posée pour l’autre. « Tayeb, qu’est ce que tu préfères ? ». Et cette réponse claire, les yeux dans les yeux, Tayeb qui connaît mon corps presque comme le sien, Tayeb qui a aimé mon corps à 16 ans, 19 ans, 20 ans, 23 ans, 26 ans, 29 ans, les cheveux courts, mi-longs, longs, 20 kilos en plus ou en moins suivant les époques, les périodes, les phases, ce regard net et droit et pacifique entre deux caresses, ces mots qui pour moi restent uniques, ces trois petits mots … « J’aime tout »… Tayeb qui lui aimait le fond autant que la forme, qui les aime encore peut-être comme moi je l’aime lui encore toujours, tant son fond que sa forme… Parce que quel que soient nos avenirs, le sien, le mien, quel que soit le temps et les silences, cet amour là restera jusqu’à l’épitaphe… Et que oui, on peut aimer plusieurs hommes au même moment, et que ce qui est offert à l’un ne l’est jamais au détriment de l’autre…

Longtemps j’ai combattu ça. J’ai imposé le « Je suis grosse et c’est comme ça qu’on m’aime ou qu’on ne m’aime pas, mais ça ne change rien au vrai moi ». Certains m’ont aimée. Beaucoup plus, pas.
Je ne suis ni anorexique ni boulimique. Je suis gourmande, je mange plus par habitude et par plaisir que par faim, presque comme la cigarette. Et je sais que je maigris quand ça ne va pas et que je grossis quand ça va. Pour la première fois de ma vie, je tente de trouver un équilibre. Je maigris, et pourtant sur le fond ça va. Si, si, ça va, sinon je n’écrirais même pas. Ou plutôt même plus. Comme pendant toutes ces années. Si les écoutilles sont ouvertes c’est que, même si de temps en temps je prends un grain dans le nez, sur le fond ça va. Pour la première fois de ma vie, je peux mettre un pantalon 2 mois de suite… Ni repris, ni perdu… Stable… Je me sens bien comme ça, tout en étant tellement perdue par rapport à mon propre corps, tout en étant incapable de le trouver beau ou laid, gros ou mince… On va dire qu’il est « potelé », qu’il est mignon ce mot… Il faut que je le ré-apprivoise ce corps, que je prenne l’habitude de ses nouveaux contours…

Mais toute ma vie, il va falloir que je me batte pour préserver cet équilibre sur le fil du rasoir, toute ma vie il va me falloir trembler de subir l’abandon le jour où le ramage se sera affaissé… Comment aimer tout en tentant de se préserver, de prévenir, de se blinder contre l’inéluctable ? Je n'ai pas réussis, je ne pense pas réussir. Comment aimer et accepter d’être aimée tout en sachant qu’il supportera la version « chiante mais jolie » mais pas celle « chiante mais moche » ? Comment faire confiance en sachant que son amour tiendra plus à ma forme qu’à mon fond ? Comment vivre dans ce mensonge, d’être aimée pour ce que je ne suis pas ?

Alors je vire carmélite.
Je sais, ce n'est pas très constructif. Mais je n’ai pas trouvé d’autre issue.
posted by Lisbeï @ 12/12/2003 07:44:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
Blogueurs, blogueuses, mes chers blogotriotes, allez lire Songe et BarJac...
Une pierre de taille à l'édifice du "blogesque blues"...
posted by Lisbeï @ 12/12/2003 11:44:00 AM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 10, 2003
Et ces heures qui n’en finissent pas d’agoniser…
posted by Lisbeï @ 12/10/2003 05:48:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
- Alors ‘Sis, quoi de neuf? Toujours dans ton trip chanoine?
- Oui, oui, toujours… tendance carmélite même ces derniers temps :)
- Bon, bah, y’a plus qu’à te trouver un truc de troglodyte dans un coin alors…
- Exact. Juste, faudra quand même que je puisse tirer des câbles…
posted by Lisbeï @ 12/10/2003 01:29:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
Merci Arte.
Merci de m'avoir rappelé à quel point ce combat reste primordial, nécessaire, urgent, à quel point hommes et femmes ont besoin de se réconcilier, de se parler, de se comprendre, de se respecter, de s’entraider… D’à quel point, hommes et femmes, on vit ensemble et on s’aime, et de rappeler encore et toujours, parce qu’ils y a tellement d’abruti(e)s qui l’oublient ou qui le raillent : on peut être un homme et être féministe, on peut être une femme hétéro et féministe. Et que oui, on ne peut pas ne pas être féministe quand on est une femme. Et qu’être féministe, ce n’est rien de plus ni rien de moins que d’exiger l’égalité. De secouer aussi les puces aux féministes de première génération qui ont coupé les ponts avec la vraie vie, avec les tourments et préoccupations du quotidien sans parler des acquis qu’on continue à tenter de rogner, encore et toujours… Merci Arte d’arriver encore à faire bondir les déçues d’une intelligentsia perdue dans son intellectualisme de salon (quand je pense qu’elles ont voulu faire interdire la diffusion de ce documentaire!), de redonner audace et espoir aux générations suivantes qui sont pourtant en train de tout perdre

Merci Arte.
Merci de rappeler qu’avant le "funk niais" et Prince, avant le sexisme intolérable et les concours de qui fera le clips le plus odieux de fric et le plus humiliant tant pour les hommes que pour les femmes à force de mecs à brosses b...s et de minettes à gros s...s, la musique noire c’est avant tout un message de prise de conscience politique et sociale (chercher "Get Up Stand Up"), de lutte pacifique, de dialogue, d’appel au changement, à l’ouverture et à la tolérance…

Ca donne presque envie de recommencer à regarder la télé (parfois)…
posted by Lisbeï @ 12/10/2003 01:03:00 AM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 09, 2003
Le Chef est un branquignole

Monsieur Client: Bon, c’est chouette alors Mademoiselle Lisbeï, on lance on nouveau micro-site, ça va être sympa !
Mademoiselle Lisbeï: Oui Monsieur Client, je crois qu’on va réussir à faire un peu bouger tout ça! J’avance au maximum de mon côté, et je te tiens au courant tout au long de décembre…
Monsieur Client: Et puis merci pour la réunion, je compte sur toi pour faire avancer le shmilblik avec les chefs-produits, et puis au fait, tu nous reprogrammes une réunion pour la première semaine de janvier, histoire qu’on attaque la phase 3 ?
Mademoiselle Lisbeï: Euh… Oui Monsieur Client, je vais voir ça avec le Chef pour dégager du temps…

Les nuls, ils ne lui ont même pas dit… Et ce n’est sûrement pas à moi de lui dire qu’à compter du 1er janvier, il est tout seul, le Monsieur Client…

24 / 32
Gniark, gniark, gniark !
posted by Lisbeï @ 12/09/2003 02:58:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 08, 2003
Ce n’est jamais la voix, ni le sourire, ni le regard, alors que ce sont souvent ces signes si propres à chacun auxquels je suis le plus sensible. Non, je n’ai jamais re-croisé une voix, un regard ou un sourire qui d’un seul coup remette le film en marche…

C’est la nuance de la robe.
Mes yeux, toujours, accrochent certains détails perdus dans la foule… Un petit monologue en second plan s’amorce alors entre deux pensées sans liens. "Tiens… Non, en fait… " Et c’est là que surgit de nouveau le kaléidoscope chatoyant de ce blond vénitien, cette farandole de lumière en perpétuelle évolution, ces nuances ni tout à fait blondes, ni tout à fait rousses, cette immensité d’alternatives entre les deux… Et je retrouve aussi l’espace d’un instant cette sensation sous mes doigts, la douceur, la souplesse, le lustre du poil si doux et si ferme de ma panthère… Et les images s’enchaînent, peu à peu… Le bleu-marine des yeux, ce bleu-saphir des grandes profondeurs… Les lèvres framboises détonantes au milieu de tout ce blanc fragile… Et puis cette robe tachetée, ces constellations de grains de beauté, comme des poignées de sucre roux disséminé sur une immense plage de sable blanc, ces constellations d’étoiles que je m’amusais à découvrir, à relier, à nommer… La courbe d’une épaule tachetée, la finesse d’une clavicule… L’élégance naturelle des mains aussi, ces mains ni trop grandes ni trop petites, ni trop fines ni trop carrées, ces mains sur l’impossible frontière entre masculinité et douceur… Mon cœur trébuche d’un battement parfois, tellement le détail frise la réalité…

Mais non, ce n’est jamais lui… Heureusement que ce n’est jamais lui…
Je n’aime plus Vincent. Je n’aime plus la personnalité Vincent, l’individu Vincent, l’entité Vincent. Depuis longtemps déjà. Je ne le cherche pas. Je ne le regrette pas. Je reste profondément mal à l’aise à l’idée de le revoir, et depuis le début (donc la fin) j’ai fais en sorte que cette rencontre n’ai pas lieue. Et elle n’aura jamais lieu. Pourtant, toutes ces années après, ces détails-fantômes m’accompagnent toujours, alors que concrètement Vincent est la seule exception à cette éternelle attirance instinctive vers les « bruns teigneux et ténébreux »…
D’aucun me disait récemment que la beauté est dans le regard de celui qui regarde, et que nul ne peut avoir d’opinion sur sa propre beauté. Objectivement, Vincent n’était pas beau. Un peu trop grand, une gestuelle un peu raide, le visage un peu trop plat, le nez un peu trop rond… Non, Vincent n’est pas beau… Il irradiait pourtant la beauté. Tous ces détails qui n’étaient que lui… Ce sont ces détails qui aujourd’hui restent accrochés, encore… Souvent, je volais ces images que je rangeais soigneusement dans un coin de ma mémoire, je volais des instants de cette beauté incandescente… Ma mémoire est longue…
posted by Lisbeï @ 12/08/2003 01:27:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 07, 2003

MissTic
posted by Lisbeï @ 12/07/2003 02:05:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
J’étais bien dans la pénombre du velours rouge, des moulures discrètement dorées, des colonnades blanches… J’étais bien, pelotonnée dans un coin sombre, bercée par ces souvenirs, ces anecdotes d’une autre génération, d’une autre vie, d’une autre réalité, d’un autre quotidien, toutes ces touches de couleur qui peu à peu forment le flou impressionniste d’une autre société, d’une autre génération, encore… Ces évocations muettes parfois, touchantes par moments, des éclairs renversants aussi, de ces bribes d’humanité qui semblent demeurer intemporelles…
La tête encore dans cet ailleurs alors que les mains cherchent fébrilement leurs petits gants, nous déambulons lentement dans la nuit froide, rêveurs, songeurs… J’étais bien aussi dans ce silence partagé…
posted by Lisbeï @ 12/07/2003 01:58:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
Lumière limpide, crue, envahissante, exigeante…
Une lumière qui sent le froid, une lumière qui sent la neige…
posted by Lisbeï @ 12/07/2003 01:43:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 05, 2003
C’est officiel:
La City te dit 40
La Redoute te dit 38
Etam te dit 40
Copain Copine te dit 38,5
Zara te dit 40
Naf Naf te dit 38,5
Mango te dit 38.75
H&M te dit 38
Promod te dit 38.5

Alors pourquoi quand on te donne le choix entre 38/40 et 42/44, tu demande tout d'abord le premier, puis tu te dis "Non, non, je ne rentrerai jamais là-dedans", alors tu finis par prendre le 42/44, et tu pleure ensuite quand tu vois la tête que tu as là-dedans ?

28 / 32
posted by Lisbeï @ 12/05/2003 05:02:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 04, 2003
Deviens ce que tu es

Oui, j’ai dit ça. Je sais que ça ne fait pas très joli dans la bouche d’une jeune fille, mais après avoir vainement cherché une image plus "propre", je me vois contrainte de continuer à utiliser celle du peep show. La phrase exacte était : "Mon blogue, c’est comme un peep show : tu te mets à poil, tu exprimes en public ce que tu es vraiment et que la peur du regard des autres t’empêches d’être, mais tu ne le croises pas, ce regard des autres, planqué qu’il est derrière des miroir sans tain". Tu ne les vois pas, tu n’interagis pas, tu ne te laisses pas influencer et donc bâillonner par ces autres, tu ne t’adaptes pas à leurs regards pour faire ce qu’ils voudraient que tu fasses. Tu continues à faire ce que toi tu veux. A être ce que toi tu es. Pas ce que les autres aimerait que tu sois, pas une vitrine à relations publiques, pas un produit marketé avec analyse du marché, ciblage, plan de pub, etc. Et tu t’exposes, parce que tu aimerais bien pouvoir arrêter de mentir comme tu respires, tu aimerai bien être toi aussi en public. Le blog comme dernière étape avant le "coming out" définitif (?)...

En fait, tout ça était parti d’une banale question : "Alors Lisbeï, comment va ton blog ?" Bah, il va mal en fait mon blog. Lisbeï va mal. J’ai découvert aujourd’hui que cette pathologie portait le joli nom de "blues du bloggeur".
Non, Lisbeï ne va pas bien. Lisbeï n’a plus le sentiment d’être libre entre ses 6 faces sans tain, libre de rêver, de tempêter, de pleurer, de rager, de raconter les choses et les gens qui lui font mal, aussi vain et nombriliste que cela soit, d’exhumer et tuer définitivement tous ces fantômes qui la hante, de s’interroger, d’errer, de divager… Lisbeï a maintenant parfois l’impression d’être sur une scène, d’être devant un public dont elle croise le regard, un public qui exige, un public qui demande des comptes, des explications, un public envers lequel il faut se justifier, un public auquel elle doit s’adapter, un public avec lequel elle interagit, un public auquel il lui faut maintenant parfois mentir, comme aux autres… Un public… Un tribunal ? Alors, d’un seul coup Lisbeï se crispe : plus question de laisser des fautes de frappes, des mots qui manquent, des fautes d’orthographes grosses comme elle, plus question de publier quoi que ce soit qui ne soit bien lisse, bien travaillé, bien poli, plus question d'écrire sur ce qui la ronge parce que la source du rongage aussi a des yeux… Plus question de fauter, d’être faible, de laisser par négligence le moindre interstice où l’on pourrait chatouiller, voire frapper…

Je me suis toujours refusée à référencer le "produit" Lisbeï. A part la boucle Paris Blog, je ne suis sur aucun annuaire ni groupement de diariste quelconque, et il est hors de question de le faire. Oui, j’ai naïvement cru que ça suffirait pour rester tranquillement dans mon coin, avec 2 ou 3 fous comme lecteurs, des aussi dingues que moi. Puis je ne sais trop comment, les gens me trouvent. Me lisent. Me lient. Parfois me citent. Et les chiffres montent. Vertigineusement. Et puis je fais de grossières erreurs aussi. Et puis les lecteurs, peu à peu, émergent de la brume. Ils ont des visages, des vies, des personnalités, des regards… Des demandes, des exigences, eux aussi… Ils entrent dans ma vie, parfois la secoue en tout sens… Mais je n’ai plus nulle part où me réfugier, même plus ici… Alors je me tais. C’est peut-être une des rares choses que je fasses aussi en "live". Quand ça va pas, je me tais. Voir le vide qui règne ici depuis quelques semaines…

Bien sûr, j’ai le plan B. Depuis le début pratiquement, le plan B est en stock. Un autre blog, un autre nom, mais un blog aveugle et muet, sans commentaires, sans mail, sans liens, une fenêtre fermée… Mais avoir recours au plan B, c’est avouer la défaite, c’est réduire à néant tous les efforts mis dans Lisbeï, toutes les luttes, tous les millimètres gagnés un à un… C’est baisser les bras, fuir… C’est revenir à 0…

Alors, poser, pauser ? Beaucoup le font. Je l’ai fait aussi. Une autre pause ? Je n’en ressens pas le besoin irrépressible… Mais recadrer ma ligne éditoriale, oui. Oublier les lecteurs, même ceux qui ont un visage, oui. Dire "Allez tous vous faire foutre", oui. Dire "Quoi que vous pensiez, c’est comme ça et pas autrement", oui. Dire, "Je fais ce que je veux, j’écris ce que je veux, quitte à ce que ça vous froisse", oui. Dire, "Je n’écris pas, parce que je n’en ai pas envie", oui. Dire, une fois encore, "Je n’ai pas de comptes à vous rendre", oui. Défendre ce blog comme mon dernier espace autonome et libre, oui.

Je me souviens d’un qui s’interrogeait un soir à voix haute sur mes comptes rendus systématiques de Paris Carnet. Et bien voilà, je n’en ferai pas. Pas envie. Ceux avec lesquels j’ai parlé savent qui ils sont et ce qu’on s’est dit. J’ai beaucoup apprécié ces moments, même si une fois de plus j’ai du débiner 500 bêtises à la seconde. Les autres, ça sera pour la prochaine fois.

Alors oui, je vais recommencer à écrire sur les kilos, les fantômes, les anciens et les nouveaux, et tout le reste. Je ne vous laisserai plus mettre Lisbeï mal à l’aise, je ne vous laisserai plus la culpabiliser, même ici, sur ce qu’elle devrait être ou ne pas être. Elle n’écrira plus en allusions. Elle recommencera à écrire pour elle.
posted by Lisbeï @ 12/04/2003 04:00:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
29 / 32
posted by Lisbeï @ 12/04/2003 10:26:00 AM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 02, 2003
Mule résignée

Je veux pas y aller...

PS: 31 / 32
posted by Lisbeï @ 12/02/2003 12:09:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
décembre 01, 2003
365,25 jours par an, World Aids Day

Je me souviens de Marie. Et de Jean-François.
Jean-François, souriant, taquin, emporté, entier, passionné, qui arpentait les pays de l’est caméra à l’épaule et russe bilingue en bouche, Jean-François qui aimait Marie et Marie qui aimait Jean-François. Je me souviens d’une escale à Paris un peu moins tonitruante que d’habitude. Des réponses évasives de Marie. "Jeff est rentré, c’est quand qu’on fête ça ?" Je me souviens des murs de silence, ces longues semaines implacables. Je me souviens de ces infos surréalistes, glanée par hasard auprès d’un ami commun qu’on devait juger plus digne de confiance que moi. Méningite foudroyante ? Jeff mort en 15 jours à l’hosto ? Mariage sur son lit de mort avec Marie, pour les papiers, la légalité, les sous ? (contre tous leurs principes de couple autonome). L’enterrement de Jeff, presque en catimini ? Et puis quelques mois après, ce petit mot de Marie : "Je suis à Batz, tu fais escale ?" Cette soirée d’été avec la blonde et frêle Marie, un anneau d’or étincelant à l’annulaire gauche, cet anneau si neuf, sans traces, sur cette main blanche et délicate. Marie pâle et frêle, ce demi-sourire au coin des lèvres… Et puis ces mots, ces mots hallucinants sur lesquels je me suis bien gardée de demander des détails. "Jeff est mort du sida. Je l’ai aussi" Comment ? Je ne sais pas. Qui l’a donné à qui ? Je ne sais pas. Depuis quand ? Je ne sais pas. Autant de questions que je n’ai pas voulu poser, autant de réponses qu’elle n’a pas souhaité m’apporter. Ca aurait servi à quoi en plus, faut-il donc toujours chercher un coupable? Je ne me suis autorisée qu’une seule question : "Que vas-tu faire maintenant ? Continuer comme je peux" Je l’ai serrée fort dans mes bras ce soir là, la frêle Marie, lui ai proposé d’embarquer pour quelques jours, mais non, elle voulait rester à Batz. J’ai pleuré seule ensuite, pleuré sur Jeff, sur Marie, sur cette saloperie d’injustice, hoquetant de rage impuissante. Je l’ai appelée de nouveau une fois rentrée à Paris. Une fois, trois fois, dix fois. Je lui ai laissé des mots, appelé les potes communs. "Marie ? Abonnée absente" Certes. Elle s’est suicidée en novembre 99, 6 mois après la mort de Jean-François.

J’ai souvent honte de ce blog. Honte qu’il ne soit qu’un outil de misérabilisme nombriliste vain. Il y a tellement de choses à faire savoir, à exprimer sur le monde extérieur, de ripostes à organiser avant qu’on ne succombe tous à cette machine sociale, économique et politique à broyer les hommes et les femmes… Honte de ne rien apporter ne serait-ce que minime à cette urgence là, et de gaspiller mon temps à geindre, moi qui n’ai concretement aucune raison valable de geindre… Je ne sais pas écrire autre choses que mes divagations rassies, mais en ce 1er décembre, journée mondiale contre le sida, je tente de lier nombrilisme et "utilité du témoignage", aussi vain soit-il.

Je me souviens de l’époque où la blague "La vie est la seule maladie sexuellement transmissible et incurable qui mène droit à la mort" en était une. J’appartiens à cette génération hybride où la seule terreur inculquée par nos aîné(e)s était de tomber enceinte, et qui se mit donc sous pilule dès 16/17 ans. Parce que passé le rush des hormones, quand tu te retrouves entortillée dans un drap à compter les jours comme une gamine sur tes 10 doigts et que tu te rends compte que, bingo, magnifique, parfait, tu viens tout juste de compter 15, tu te trouves un peu minable. Voir très. Et qu’ensuite tu passes les 24 pires heures de ta vie accrochée à ton lit, en priant pour ne pas vomir tes "pilules du lendemain" que le toubib t’as prescrit (ce qu’il n’avait pas le droit de faire à l’époque, et qui consistait tout simplement en 2 prises de 2 pilules ultra-dosées) en te disant "Pourquoi c’est à moi d’endurer un truc pareil ? Plus jamais ça !" Donc, zou, pilule, point final. Cette génération hybride, cette génération charnière qui n’a pas connu la capote tout de suite, mais qui a dû s’y faire passé 20/22 ans, alors que les bonnes habitudes de "sans" étaient déjà prises. Cette génération hybride chez qui ça ne sera jamais un geste "naturel" parce qu’on a tous appris sans, et c’est vrai que c’est tellement bien sans… Alors tu fais des conneries, parce que les hormones sont plus fortes, et tu te retrouves les yeux dans les yeux avec un toubib au centre de dépistage de St Antoine, te maudissant intérieurement jusqu’à la 10e génération de ton irresponsabilité… Tu sors de là les genoux tout mous… Ouf… Et puis encore une fois, tu te dis "Plus jamais ça". Alors si le seul truc qui te terrifie assez (aussi irrationnel et minable que cela soit) c’est de tomber enceinte, tu arrêtes la chimie artificielle, tu arrêtes les hormones tue-libido, et telle Eve, tu laisses ton corps reprendre son rythme naturel…

Et tu mets des capotes, ou plutôt tu obliges… Parce que pour les hommes de cette génération-hybride là, c’est encore plus difficile, et je ne parle même pas de ceux qui sont aujourd’hui bien avancés dans la trentaine… Une blague de fille : "Le meilleur moyen de faire débander un mec qui en veut à ta vertu ? Sors une capote". Le pire, c’est que ça marche à 50%. Les mecs en perdent tous leurs moyens… Alors j’utilise le préservatif comme… un préservatif contre tout… parce que ce superbe pays des Droits de l’Homme est encore régit par une loi de 1920 qui pénalise la promotion de la contraception, et que c’est bien aussi pour ça que les campagnes de prévention contre le sida ont mis tellement de temps à se mettre en place, sans parler d'être à la hauteur, parce que la capote, c’est le seul moyen de prévention des MST qui soit AUSSI une méthode contraceptive, même si moins efficace que la pilule… Et chez nous les presque-vieux, je crois que ce dualisme n’est toujours pas passé…
Et puis le sexe, cette activité coupable qu’on ose détacher du devoir de procréation, et puis les homosexuel(le)s, puni(e)s par les foudres de dieu de leurs activités immorales, et puis les toxicos, tout ça c’est bien fait pour eux… Parce que c’était bien connu à mon époque de mamie, le sida c’était que les "pédés" et les "tox"… Pas de femmes là dedans, pas d’hétéros… "soupir"… Digne de "Tu peux pas être enceinte si c’est la première fois"… Quelle bêtise…
Et je ne parle pas des mouroirs à travers les continents, des premières campagnes de prévention en Afrique où on distribuait des capotes avec le mode d’emploi agrafé dans la capote, du viol utilisé comme arme d’extermination/humiliation/contamination massive, de l’humiliation / bannissement du "pestiféré" quelle que soit la culture , des crétins "hype" qui trouvent ça "excitant" de jouer à la roulette russe, des trafics de sang y compris dans nos beaux pays d’occident, des sordides histoires de fric sur les molécules et les médicaments … Ce n’est plus du cynisme, c’est du meurtre prémédité à l’échelle planétaire !
Bref.

Faut-il le dire ? Préservatif, qu’il pleuve qu’il vente ou qu’il neige, respect et soutien aux malades, financement public tant pour la prévention que pour la recherche, pression économique et diplomatique pour fournir des médicaments à ceux qui en ont besoin, hommes, femmes et enfants, y compris ceux qui crèvent là-bas dans l’ombre… A ma connaissance, on ne sait toujours pas clairement comment ce "syndrome" est apparu… Qui ou quoi que ce soit, il mérite la damnation éternelle, surtout si c’est dieu…
posted by Lisbeï @ 12/01/2003 01:14:00 PM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
32 / 32
posted by Lisbeï @ 12/01/2003 10:47:00 AM :: | | | | | | 0 Autre(s) Errance(s) et Divagation(s)
 
Nombril

Name: Lisbeï

Home: Paris

lisbei [at] yahoo [point] fr

Dernières Divagations
Archives
Girls & Boys
Blogs RIP
Miscellaenous

www.flickr.com

Powered by


BLOGGER