Lisbeï
Grand tripotage de nombril et autres divagations
décembre 29, 2003
Aujourd’hui, 29 décembre.
Demain, 30 décembre.
Depuis juin j’attends ça, quand j’ai dû me rendre à l’évidence, la mort dans l’âme, que les paroles étaient creuses et que le tournant serait pour le pire. Des mois et des semaines que je l’attends, cette fin. La fin. La fin des heures circulaires, la fin de ces simagrées onctueuses, la fin des poils qui se hérissent d’exaspération rien qu’au son de certaines voix, la fin de la méfiance, de la défiance et des hantises paranoïaques, la fin des vexations silencieuses, la fin du bidouillage professionnel et des esbroufes en tout genre, la fin de l’impolitesse et des goujateries caractérisées, la fin du laisser-aller et de la tromperie professionnelle. La fin de l’agonie.

Beaucoup d’amertume devant tant de gâchis. Réduire à néant en l’espace de quelques mois tant d’élan, d’enthousiasme et d’énergie…
J’ai adoré ce boulot. J’ai adoré cette boite. J’ai adoré travailler 12 heures par jour à 150% payée au lance-pierre, j’ai adoré cette émulation, cette confiance, ce respect réciproque et instinctif, cette droiture, ce perfectionnisme tant personnel que professionnel, ce jonglage permanent, ce culte de l’astucieux et de l’efficace, cette audace, cette équipe-commando, cet autre forme d‘équipage… J’ai adoré tout ça… Jusqu’à ce que la moitié de l’équipage ne passe par dessus bord, et que la barre soit confiée à un incompétent fat et minable… Jusqu’à ce que la valeur et la pertinence de notre boulot ne soient abandonnées au profit de vagues « études marketing » cousues de fils blancs… C’est aujourd’hui à mon tour de quitter le bord, la tête haute mais le moral en berne, épuisée par cet effilochement implacable du temps qui n’avance pas et rouge de honte devant les bassesses qui se trament à l’horizon… Beaucoup de petits mots et d’attentions de la part des collègues d’outre frontières, ces collègues rescapés comme moi, qui ont eu la chance de ne pas être physiquement sur le champs de bataille… Une rouerie humiliante, surtout pour leurs auteurs, de la part du bureau France… Mal au cœur pour ma petite Susanna, qui a fait 1500 km pour se précipiter dans la gueule du loup, et qui moins de 6 moins après son arrivée cherche frénétiquement à s’échapper du filet avant qu’il ne se referme définitivement sur elle… Il paraît que c’est normal. C’est le management moderne. Vendre de la m... au prix du platine, s'en vanter, et nourrir ses sulbaternes de luzerne tout en leur reprochant de renâcler à la produire, cette m... Je crois qu'il y a des "logiques" que je ne comprendrais jamais...

Vidée. Ereintée. Usée. Laminée. Moi, je n’ai même plus eu la force de me débattre… Glisser jusqu’à ce qu’enfin, tout cela s’arrête… Glisser, juste encore quelques heures… Difficile d’avoir envie d’avenir alors qu’on espère juste avoir assez de souffle pour aller jusqu’au 31.

L’avenir, on verra l’année prochaine.
posted by Lisbeï @ 12/29/2003 04:59:00 PM ::
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