septembre 20, 2007 |
21 nuits, dont 2 avec moi et 21999 autres... - Part II |
Mais je t’explique.
Si on fait le genèse, on en revient à début mai. L’info sort au compte-goutte : 21 concerts à Londres. Point barre. Les fans européens grippent au rideau, après plus 5 ans d’attente…
Et rien.
Rien à se mettre sous la dent. Les places sont mises en vente via le plus gros escroc qui existe sur la toile, 10 par 10, mal placées, sur 2 dates, 3 dates, le buzz annonce du sold-out alors que les 21 dates ne sont pas encore connues, les places sont introuvables, les fans se languissent, retournent le net, et se rendent compte que les places, on en trouve un peu, mais sur eB.y et autres maîtres-chanteurs, qui offrent un choix si large qu’on ne peut que subodorer que ce n’est sûrement pas dans les mêmes conditions que le pauvre peuple qu’ils les ont achetées…
Crois-moi, être fan de Prince entre mai et juillet, ce n’était plus du tout du plaisir…
Les fans ont donc acheté ce qu’ils ont trouvé : des places tout en haut, dans le poulailler, derrière la scène, 2 par ci, 4 par là… Voilà où il était ton peuple de True Funk Soldiers, voilà pourquoi tu ne les a pas vus, ou pas voulu les voir…
Je comprends ton idée de la tournée immobile. Tu te mets dans un endroit sympa, accessible, tu prends un appart’ pour 2 mois parce que comme tout le monde tu vieillis et tu as besoin d’un lit régulier, et tu laisses l’Europe venir à toi. Tu cumules les Aftershows à 15 mètres de la salle principale. Tu as donc le temps de manger un morceau, boire un verre, rechanger de costard, et d’enchaîner direct de l’autre côté du couloir. Tu fais beaucoup de dates pour satisfaire tout le monde, et tu fais des billets officiels à 95% financièrement accessibles à tous. Tu gagnes donc plus de sous avec moins de frais de tournée. Sur le bilan de ton comptable, je suis totalement d’accord, c’est brillant.
Malheureusement, ton comptable et toi avez oublié notre contingence des faibles mortels… Car vois-tu, tes fans sont des gens très ordinaires. Ils gagnent leurs vies comme il peuvent, ils ont des familles, mais aussi des patrons et des congés payés à négocier poser… Nous avons tous vieillis, tu sais, et ce n’est pas les derniers albums que tu as sortis qui peuvent déclencher la Foi Pourpre, tss, tss…
Or, pour un fan continental (je te parlerai de nos amis insulaires un peu plus tard), tout ça demande de l’organisation et des sous : certes, le billet pour l’O2 est à 45 euros, mais tu as choisi la ville la plus chère d’Europe… Il faut donc aussi prévoir le transport, l’hébergement, le métro, etc. Et puis poser des jours, parce que des nuits blanches à nos âges, il faut pouvoir avoir le temps de s’en remettre après, pour être en état de satisfaire notre cher chef au retour… Donc, tout ça, c’est pas donné, et ça doit s’organiser. Or, quand tu ne trouves que des mauvaises places, à des prix prohibitifs, sur des dates trop proches par rapport à ta demande de congés qu’on t’a extorquée fin 2006… Et bien, tu hésites. Et nous avons été très nombreux à hésiter. Et nous avons été beaucoup moins nombreux à ne plus hésiter, et à foncer… Mais au moins 70% est resté à la maison à pleurer de dépit… Voilà pour les continentaux.
Pour nos amis insulaires, c’est beaucoup plus agréable. Ils sont à domicile, et vivent dans un pays qui a au moins 25% de pouvoir d’achat de plus que les continentaux. Ils ont les moyens pour les billets (90 euros Mainshow + Aftershow) mais ils sont aussi les moyens pour les a-côtés, et besoin de beaucoup moins de temps … Donc, ils sont venus en payant leurs places le double du prix officiel mais sans que cela semble poser trop de soucis, bien que le vendredi soir, à 10 minutes du début du concert, 30% des 22 000 places étaient encore vides… Mais ils sont venus écouter Purple Rain avec leurs potes, leurs mamans, leurs papas, leurs grany et leurs enfants. C’est le weekend, on s’est fait beaux, et à 20h on est déjà ivres morts parce qu’on a commencé au pub à 17h. Et puis un concert, c’est chiant. Ca fait du bruit, la musique. Et puis, « vous picoliez, et bien pissez maintenant ». Et tu le sais peut-être comme moi, la bière appelle la bière… Passée la troisième, on ne pense plus qu’à la dixième…
Tu as donc joué pour une (plutôt techniquement et scéniquement bonne) salle de 22 000 personnes plongées dans le clair-obscur, chauffées à la musique classique (je ne m’en suis toujours pas remise), dont 8 000 étaient en permanence debout à monter (pisser) et descendre (avec des bières) les travées. C’est désagréable, hein, tous ces gens qui s’agitent, qui tapent la discute, qui sont surtout intéressés par leur pinte en plastique de mauvaise bière, qui tentent de calmer les hurlements des bambins en poussettes… Et c’est aussi très désagréables pour ceux qui tentent d’écouter et de faire corps avec ta musique… Des touristes, je te dis… A quoi bon faire des efforts, alors que tu n’intéresses réellement que 30% de la salle, et que tu as beau savoir qu’ils sont là, ceux qui sont vraiment là pour toi, tu ne les sens pas, tu ne les entends pas, il ne sont ni assez nombreux ni assez compacts pour te soutenir et d’aider à accoucher de ce que tu as de meilleur en toi, comme ces fameux « 6000 wonderful parisians » du Zenith de 1986…
Tu as donc fait ton job proprement, tu as honoré ton contrat, « another day, another dollar ». C’est peut-être comme ça que Sinatra et Elvis à Las Végas en sont venus à considérer leurs interminables résidences… Mais nous, les True Funk Soldiers, tu nous as laissés sur le carreau.
Tu comprends maintenant pourquoi je te parle de touristes et de GO. Mais il y a à la fois meilleur et pire. Parce que, quand même, maintenant que je t’ai parlé de la forme, il faut aussi évoquer le fond.
Mais je vais quand même aussi évoquer ma forme à moi. Parce que sans le savoir, tu ne peux imaginer le nombre de ricochets et de madeleines que tu as réactivés… |
posted by Lisbeï @ 9/20/2007 11:32:00 PM ::
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septembre 19, 2007 |
21 nuits, dont 2 avec moi et 21999 autres... - Part I |
Pour les retardataires, le prologue est par ici...
Cher Rogers,
Tu sais, j'étais là, deux concerts du mois dernier. J'étais là, à mi-hauteur, à ta gauche puis très légèrement à ta droite, j'étais là, tapie dans le noir de l'O2 au milieu de 21999 autres, et j'étais tétanisée. Tétanisée d'angoisse, comme à la grande époque des passages d'oraux. C'était toi sur scène, et c'était moi qui était tétanisée, tu imagines le gag. Tétanisée, complètement perdue, et recueillie aussi, du recueillement de celle qui pour la première fois va assister au miracle, plutôt que de l’écouter raconter par les autres ou de le vivre par procuration via les tonnes de boots pour lesquels j’ai fini par acquérir un disque dur dédié et triple-sauvegardé…. J’étais enfin moi-aussi dans l’assemblée de fidèles, et j’allais communier avec ce son si particulier, avec cette musique, avec cet état d’esprit qui fait partie intégrante de moi-même depuis… euh… 20 ans…
Parce qu tu sais Rogers, on ne s’est jamais rencontrés et on ne se rencontrera sûrement jamais, et puis tu sais, nos vies sont tellement aux antipodes que je ne crois pas qu’on ait grand chose à se raconter… Mais pourtant, tu me fais partager cet univers fait de sons secs, saccadés, cinglants mais ouatinés de basse, qui atteignent directement Le One planqué sous le plexus solaire et le retourne aussi sec via un Arai Goshi à la vitesse du son, justement… Le tout porté, tiré, poussé, emporté par une voix, des inflexions, des clins d’oeil et des histoires qui tour à tour m’émeuvent, m’enflamment, me font rire et aussi plus que souvent me donnent envie d’arracher ma culotte et celle de la personne la plus proche… Bref, tu vois Rogers, j’étais venue pour 2 soirées et 3 concerts d’orgie des 5 sens…
Et puis, et puis… J’ai eu droit à deux concerts pour touristes et un dernier sans toi. Oui, tu as bien lu, pour touristes. Je suis venue réaffirmer mon hommage-lige, et tu m’as prise pour une touriste. Mais en même temps, comment te le reprocher, tu n’as fait que t’aligner sur l’immense majorité de l’assemblée, i.e., des touristes. Toi qui as tellement besoin de l’adoration et de la vénération des foules, toi qui es capable du pire et du meilleur suivant ce que te donne l’assemblée, toi qui t’appuie tellement sur les codes que tu as toi-même érigés pour créer la symbiose, tu as joué pour une assemblée composée à 80% de touristes totalement ignorants de ces codes.
Mais ce, par ta faute. Et j’espère bien que ça te servira de leçon pour la prochaine fois.
Mais je t’explique. |
posted by Lisbeï @ 9/19/2007 08:35:00 PM ::
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septembre 04, 2007 |
Life’s a bitch |
Juste, parce qu’il y a si rarement de vraies bonnes raisons de se réjouir, de vraies bonnes raisons d’être d’une humeur rayonnante d’optimisme et d’amour de son prochain…
Juste, se souvenir que depuis un peu plus de 30h, le 18e arrondissement de Paris compte une future pétasse électrice de plus…
C'est tout simple, tout banal presque... Mais qu'est ce que ça fait du bien, des vraies bonnes raisons comme ça...
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posted by Lisbeï @ 9/04/2007 12:09:00 PM ::
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