Lisbeï
Grand tripotage de nombril et autres divagations
décembre 14, 2006
36 chandelles
Ce dont je me souviens le mieux, au tout début, c’était ce besoin de nous toucher. Cette nécessité de contact physique, une main dans une autre, deux épaules blotties, ce besoin de contact pour nous parler. Nous qui nous étions tant écrit, nous qui nous étions tant lu, nous qui nous étions tant devinés et espérés, nous étions tellement terrorisés de ce que nous nous étions en train de mettre en place ensemble que d’un seul coup, seul ce contact là réussissait à rebrancher l’autre, de contact, le premier, celui qui nous lie depuis 36 mois.

Je me souviens avoir pendant de nombreux mois admiré votre masque, tapie dans l’ombre de mon écran. Je me souviens même avoir été une admiratrice dévote de vos mots, de vos phrases, de tous ces petits mots précis, incisifs, comme les éclairs dans le ciel sombre, découverts grâce aux bons soins du Québec. Oui, quelque part, c’était bien un coup de foudre.

Il du y avoir des commentaires, laissés chez vous ou chez moi, je ne sais plus.

Je me souviens du jour où j’ai découvert que vous me lisiez. Vous, Vous, Une Des Plus Belles Plumes du Web Francophone, Vous, vous me lisiez moi, petit ver de terre malhabile et brouillon.... J’aurais remporté le marathon de New-York que je n’aurai pu être plus fière que ce jour là.
Je me souviens des longs, longs mails. Je me souviens de l’ironie de ce soir là, et de la jolie blague que nous jouait le destin. Je me souviens des longs silences de ce vendredi soir là, qui ont presque failli nous tuer avant même que quoi que ce soit commence. Je me souviens des semaines, des mois qui ont suivis. De ces encore et toujours longs, longs mails, de toutes ces histoires que nous avons échangé, de toutes ces réflexions, bêtises, clins d’œil dont nous avons abreuvé nos boites. De toutes ces mains que nous nous sommes tendues. Je me souviens aussi avoir nié, avoir refusé de reconnaître ce qui était en train de se passer. Avoir refusé de remonter sur le ring. J’avais mis tellement longtemps à remonter sur mes deux jambes après le KO précédent. C’était un jeu dont j’avais décidé de me retirer. Pas assez forte. NPPV.

Et puis je me souviens de ce dimanche de décembre, ou plus exactement, tout comme vous, je nie m’en souvenir, et je vous en rejette la responsabilité.

Je me souviens avoir désespérément tenté de saboter notre frêle esquif. Je me souviens avoir tempêté. Je me souviens vous avoir secoué comme un cocotier pour vous persuader que vraiment, vraiment, vous seriez mieux avec une autre fille. Et après vous dites que c’est moi qui suis têtue…

Je me souviens de nos incompréhensions aussi, je me souviens de nos dialogues de sourds, je me souviens de ces moments où nous n’étions plus que deux étrangers se découvrant avec stupeur…

Mais en fait, ce n’est pas du tout ça que j’ai envie d’écrire aujourd'hui.

Ce que j’ai envie d’écrire, c’est que la vie est plus belle avec vous. Que j’aime être avec vous. Que j’aime vivre avec vous. Que je vous aime, vous.
posted by Lisbeï @ 12/14/2006 12:37:00 PM ::
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