Lisbeï
Grand tripotage de nombril et autres divagations
novembre 15, 2006
Il y a ce sommeil écrasant qui me surprend depuis plusieurs nuits à des horaires de poulailler, dès le livre ouvert et les pieds réchauffé par la douceur de la couette et de la bouillotte à 37°C. Un sommeil de plomb, sans rêves, sans trêves et sans errances. Un sommeil qui me laisse fraîche à défaut de dispose, et qui m’octroie même le luxe d’un quart d’heure le matin consacré à siroter un café en tête à tête avec la première cigarette plutôt qu’à me transformer en recordwoman du monde toutes catégories du levée-douchée-habillée-maquillée-coiffée-cassée-àlabourrequandmême (12’32, record à battre).

Il y a le plaisir du dehors à l’heure du déjeuner, à déambuler entre les travées du marché local le poitrail à l’air et le manteau débraillé.

Il y a ces montagnes de lessives qui n’en finissent pas de s’accumuler, de ne pas sécher et de se ré-accumuler, transformant les lieux exigus en Sicile perpétuelle.

Il y a cette façon a lui de ne rien dire mais de tout faire, ses attentions, toutes ses attentions pour tous ces petits détails du quotidien qui visent à me rendre la transition plus lisse, la vie plus douce . Il y a toute la tendresse de ses gestes, de ses yeux, de ses sourires et même de ses silences, tous ces égards alors que c’est sa vie même que je suis en train de squatter.

Il y a tous mes atermoiements, ces valses-hésitations entre mes envies de dehors, mes envies de vie égocentriques et ma culpabilité de ne pas être à la hauteur de tous ces moments dont il me gâte tant. Il y a ce rythme à trouver, et ce quotidien à recréer, moi pour qui le nouveaux trajet maison/gagne-pain est encore source de découvertes.

Il y a ces presque-conversations téléphoniques avec mon ex-colocataire qui me le font presque manquer, nous qui nous sommes croisés pendant 4 ans en ayant si peu de choses à échanger.

Il y a mon chez moi de fille qui est encore chez moi pour quelques semaines, et auquel il va falloir que je rendre bientôt visite pour cause d’étourderie / d’acte manqué. Mais c’est un mausolée vers lequel je vais devoir me hisser tout au long des 111 marches, un mausolée haussmanien résonnant de vide et de froid. Pas tout à fait achevé, mais agonisant. Sinistre, de devoir administrer l’extrême onction.

Il y a ce sentiment bizarre que me procure la déambulation sur talons, et que je redécouvre après presque 2 ans sur coussins d’air : il suffit que je sois sur 6 cm de talons pour éprouver un sentiment de pouvoir, de force et de domination absolu. Ne manque plus que le fouet, et j’en arrive presque à croire que la dem ‘, je vais avoir la force de la claquer pour de bon. Même si ce n’est que dans la tête, que c’est bon de faire 180 cm et non 159… Juste, il faudra que mes 10 orteils désarticulés réapprennent à tenir le choc…

Il y a le plaisir de retrouver la trace de Joshua, et celle de Mafaïka et d’Albinoal… Et de ne pas comprendre comment j’ai pu ne pas les chercher plus tôt…

Il y a mon caisson de basses réglé au millimètre et mes haut-parleurs à réinstaller d’urgence, pour de nouveau virevolter/vibrer avec mes 25 MoGo de mp3…

Il y a peut-être et surtout une réponse positive à donner, sur le fond et sur la forme :
- « Salut Lisbeï, ça va ? »
- « Oui. Oui, pour une fois, ça va. Je crois même que ça va bien. »
posted by Lisbeï @ 11/15/2006 05:41:00 PM ::
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