| juillet 16, 2004 |
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Cette chaleur sèche, rude, entêtante, agressive, qui contraste tellement avec la douceur humide de mes contrées. La violence du blanc et ocre, adoucie par le vert des rares arbres encore sains. Les usages d'un autre rythme, d'autres moeurs, les touristes au soleil, les natifs à l'ombre. La quête incessance de la soif: boire, boire, frais, longtemps, de l'eau qui apaise les lèvres et la gorge, de l'eau fraîche qui adoucit la langue... De l'eau avec aussi les poissons qui nagent dedans, les sorges... Les pavés old school à briser tous les talons du monde, les petites cours et les églises romanes mâtinées gothique local, les tables de restaurant dans les piscines vides, les chapelles de bois qui grincent comme des bateaux de l'ancien temps, célébrant le miracle de la partition des eaux du Rhône (qu'y disent, les Pénitents Gris), les plans qu'on abandonne pour la flânerie sans but et sans contraintes, les longues pauses dans le cloître du Palais, le fameux Palais de Ceux Qui Sont Supposés Ennoncer La Vérité, Ceux Qui n'ont Jamais Tort, étonnament ornementé, étonnement dépouillé, étonnement comme on ne l'imaginait pas...
Et puis enfin, 20h, 21h, tout le miracle du sud, avec le Mistral qui d'un seul coup n'est plus courant d'air gelé mais brise apaisante, tout le miracle d'Avignon qui la nuit venue crisse de costumes, de rires, de matchs d'improvisation théatral impromptus, de rabateurs culturels...
Restent juste le manque de cette main qui n'est pas dans la mienne, le plaisir de ce sourire en coin qui ne répond pas à mes sourcils romans eux aussi mâtinés d'arcs brisés, ce regard interloqué sur toutes ces choses autres, ces traces presque reconstituées d'un passé et d'une logique sociale, politique, qui échappent à notre temps...
Comme un parfum qu'on traque sans jamais en trouver la source... |
| posted by Lisbeï @ 7/16/2004 12:34:00 AM ::
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