juin 14, 2004 |
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Tu retrouves (presque) le net. Les boites mails bourrées à craquer, les confrères, les vraies infos, les trucs bizarres à gauche et à droite, et puis ce monde de l'écrit, ces combinaisons et recombinaisons de si peu de lettres au fond... Le monde à portée de doigts... Tu retrouves ton clavier et surtout le miracle absolu du "send" instantané, sans passer par la case enveloppe, timbre, boite, facteur...
Tu retrouves ton clavier, et tu aurais aimé que tes premiers mots soient pour lui, parce que ce sont ces mots là qui vous ont bâtis, parce que ce sont tous ces mots qui ont fait qu'un jour les mains aussi se sont touchées... Tu sais que c'est stupide, mais tu lui en veux un peu de ne pas t'avoir envoyé de mail prendant tout ce temps... Tu ne l'a pas fait non plus...
Mais les mots ne viennent pas. Rien ne vient. Si ce n'est l'immensité du silence. Alors tu vas l'appeller, sûrement. Et ce silence là sera encore plus assourdissant que celui du clavier. Tu as le sentiment qu'il se passe quelque chose (à moins qu'il ne se passe plus rien?). Ce "tu" déjà qui te vient aujourd'hui instinctivement aux doigts à la place du "je" péremptoire habituel. Tu ne sais pas trop quoi. Un reflux, un repli sur soi, un malaise, des mots qui ne sont ni dis ni écrits... Tu ne sais pas trop... Tu sais aussi que tu as une imagination hallucinatoirement paranoïaque... Tu relis tes mots, et toi-même tu ne comprends déjà plus ce que tu veux dire. Lequel des deux se replie, lequel des deux s'éloigne, lequel des deux se tait?
Tu te souviens de cette unique promesse mutuelle, celle de se dire et de se parler, quoi qu'il arrive. Tu te souviens qu'il t'avait dis un jour que tu avais l'air petite et perdue. Tu dois toujours l'être. |
posted by Lisbeï @ 6/14/2004 03:35:00 PM ::
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