mars 17, 2004 |
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17 mars. Saint Patrick. Oserais-je avouer que s’il ne me l’avait pas rappelé, je n’y aurais sans doute pas prêté attention. Du moins pas aujourd’hui. Dans quelques jours sûrement, j’aurai marqué un temps, étonnée, « Tiens, c’était la saint Patrick »… 17 mars…
La journée est radieuse, chaude, émerveillante de beauté, de douceur et de sérénité, peuplée d’aimés et de nonchalantes tournées de terrasses, au gré des arabesques du soleil…
Tout le contraire de ce 17 mars là. Pluvieux, froid et venté. Triste à mourir, comme je l’étais ce jour là, triste à pleurer jusqu’à ce qu’Omar vienne m’arracher à la Sorbonne et ne me plonge dans la cave de ce pub du côté de l’Hôtel de Ville. Le temps qu’il parte à l’assaut du bar, et c’était une immense panthère blonde vénitienne aux yeux bleus marines qui me mettait une bière dans la main avant de m’entraîner fêter nos désaccords politiques dans les rires et les joutes conceptuelles… Jusqu’à l’explosion en plein vol, quelques années et beaucoup d’aventures plus tard, jusqu’à ce face à face hébété et surréaliste d’un vendredi matin d’été…
Je me souviens du premier 17 mars sans lui. Luxembourg, encore. Le O Bar. A fuir dans l’anesthésie de l’alcool, juste boire et ne pas penser, juste boire pour occulter ne serait-ce que quelques heures, juste boire jusqu’à s’en oublier soi-même, juste boire pour ne pas subir ce « pendant », ce gouffre intérieur, cette douleur presque physique de l’agonie, du manque, du vide, de la disparition brutale de la moitié de moi-même… J’allais mieux pourtant, je remontais peu à peu la pente, mais j’étais incapable de l’affronter, ce 17 mars là… Incapable… Je me souviens du suivant aussi. A Paris, chez moi, dans ma vie en propre. Arrosé certes, mais posé.. Quoique un peu malaisé… Mais au moins, plus destructeur… Et c’est là que je me rends compte que mon tout premier blog (si, si, regardez tout en bas) commence juste quatre jour après… Va savoir…
17 mars, saint Patrick. Pas de beuverie sans fin en perspective, non. Pas les sous. Pas spécialement envie non plus. Juste une soirée heureuse et complice avec un aimé fort et tendre, à nous souhaiter plein de bonheurs, à lever nos coudes à la survivance et aux surprises de la vie, une soirée rieuse et riante pour clore une journée riante et rieuse. Avec juste ce pincement au cœur intérieur malgré tout, juste cette pointe d'amertume, cette peine qui toujours restera lancinante même si atténuée, juste cette pensée pour lui, pour nous, malgré moi, malgré tout… J’espère qu’un jour, le 17 mars, tout comme le 17 juin, tout comme le 11 août, deviendront des jours tout à fait comme les autres… Oui, j'espère que c'est bien le dernier 17 mars où j'aurai besoin de sortir mon fantôme de son placard. |
posted by Lisbeï @ 3/17/2004 06:33:00 PM ::
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