Lisbeï

Grand tripotage de nombril et autres divagations

mars 05, 2004

This woman's world

Le samedi, c’est la première grasse mat’ du weekend. Enfin. Alors on émerge de son lit à 11h30, on file au marché avant qu’ils ne remballent, on complète par Fauxprix. On rentre ventre à terre à la maison, les mains et les épaules à l’agonie. On déjeune rapide avant de filer à nouveau à travers la ville. On achète le 10e pantalon dont on a pas besoin, la 15e paire de chaussures qu’on ne portera pas parce que bien évidemment, comme toutes les chaussures, elles font mal aux pieds, on farfouille dans une librairie afin de trouver les indispensables 56e, 57e et 58e membres de la section "to read"... Tss, tss...

Pour une fois, soyons un peu moins cons(nes) et vains(nes). Et allons manifester Place de la République à 14h, sous la banderole de son choix. Parce que la Journée Internationale de la Femme, ça peut être aussi bien le 6 mars que le 8 mars. D’ailleurs, comme pour les hommes, ça devrait être tous les jours. Et lorsque les 365,25 journées de l'année engloberont la totalité du genre humain, on n'aura plus besoin de Journée Internationale de la Femme. Le jour où les femmes gagneront autant que les hommes à diplômes et compétences égales, le jour où 53% de la population ne seront plus représentés par 11% de parlementaires, le jour où les hommes utiliseront aussi leur temps de RTT pour s’occuper des gamins et de la maison, le jour où la première question posée à toutes les femmes entre 20 et 40 ans lors d’un entretien d’embauche ne sera pas "Vous avez des enfants ? Vous en voulez combien ? Vous comptez les faire quand ?", le jour où la contraception sera réellement prise en charge par la sécurité sociale (sondage: qui utilise une pilule sans trop d'effets secondaires qui soit remboursée? Le préservavtif est-il remboursé?), le jour où les femmes violées de tout âge ne se verront plus cracher au visage que "non" veut dire "oui", et que de toute façon "t’aime ça grosse s@lope", le jour où le chemin de croix de l'IVG ne sera plus pavé de fausses excuses, de culpabilisation et de pression psychologique, le jour où "littérature féministe" ne sera plus classée sous "littérature lesbienne", le jour où les femmes ne seront plus voilées, excisées, enfermées de force sous pretexte de "respect", le jour où nous ne subiront plus de femmes nues tous les 5 cm2 de notre espace visuel, le jour où hommes et femmes comprendront concrètement que de la complémentarité et de la collaboration naît une vie meilleure pour tous et toutes, ce jour là, on n'aura plus besoin de 8 mars. Et on pourra bêtement vaquer, comme d’hab. En attendant, damoiselles damoiseaux, mes chers membres du genre humain, usez un peu les semelles de vos baskets pour autre chose que du shopping…

posted by Lisbeï @ 3/05/2004 03:18:00 PM ::

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