Lisbeï
Grand tripotage de nombril et autres divagations
juillet 01, 2003
Pierre Noire I & II

09:30 - 16:00
Pour une fois, j'arrive à l'heure au bureau. Tout le team italien est là. Tout le monde est au courant, sauf moi. Francis, encore plus agité que d'habitude, va et vient, passe 25 coups de fil, y compris à Em... Tout le monde s'enferme dans la salle de réunion. Commence le balet des avocats et des notaires, fax dans tous les sens et coups de fiil en apparté.. 16h, je craque, je fuis, en laissant un mail à Olivia et Raf comme quoi je n'ai pas à subir ça, je n'ai pas à vivre ça, que je refuse de le vivre, que je ne supporte pas ce nouveau divorce pour faute et que là, je pars faire autre chose.

16:00 - 19:00
Je décide d'aller acheter des pantalons et des soutien-gorges. Je ne rentre plus dans rien. J'essaye 8 pantalons... Trop petit, trop grand, mal coupé... Je ressors de là le moral par terre et les mains vides, alors que j'en ai vraiment besoin de ces pantalons... Le calvaire des pantalons qui ne vont jamais s'arrêtera t-il enfin un jour? Je tente de trouver mon bonheur dans les soutiens gorges, direction ma boutique preferrée en soldes...Rien à faire, trop petit, trop grand... J'ai perdu 2 tailles, et je fais maitenant parti des tailles impossible à trouver car par trop hybride, pas logique, pas naturelle... Je finis par repartir avec 2 noirs alors que c'est surtout de blancs dont j'ai besoin ... Fric soutu en l'air et consomation compulsive et compensatrice... C'est minable... Il pleut, je me traine de tristesse et de vide, et je vais échouer sur une terrasse couverte. Pas le courage d'être seule avec les amis ce soir au concert de jazz de Sarah, pas le courage de rentrer dans le vide de mes toits. Bon, je vais aller diner avec mes grands-parents et Yann, avant qu'ils ne partent en vacances pour 3 mois...

19:30 - 22:30
Diner mondain et policé avec mes gands-parents. Je ne m'étais pas rendue compte que les yeux de mon grand-père avaient baissé à ce point là. Il n'arrive pas à piquer les olives, et quand je lui tend un pic garni de petites boules vertes, il n'arrive pas à le saisir, ses doigts tatônnent sur les miens à la recherche d'une prise. Ca me fait mal au coeur...
A un moment, ils nous reprochent à Yann et à moi de parler du boulot de Yann qu'il est en train de quitter, en disant que nous les excluons. Et là, j'explose. J'explose. Et je crache toute la rancoeur accumulée contre eux pendant toutes ces années, alors qu'ils ont plus de 80 ans et que mon grand-père sort de l'hopital. A froid, j'en culpabillise, cette culpabilité qui berce ma vie depuis toujours... A posteriori, je m'en veux de les avoir secoué comme ça... Mais il faut que je la combatte cette culpabilité, il faut que je l'exorcise...Yann et moi retrouvons nos rôles de toujours. J'explose, j'ennonce les mots terribles passés sous silence par tous pendant toutes ces années, leur reprochant justement de nous avoir exclus toute notre vie, de nous avoir laissés tombés, de n'avoir rien fait pour nous aider à survivre dans cette famille de souffrance et de violence, d'avoir fermé les yeux et de s'être fait complices, d'avoir fait des relations pubiques policées plutôt que de nous tendre la main et de nous aider. Yann a la tête dans les mains, il ponctue parfois ma rage d'un "écoutez-là, elle parle pour deux", il m'aide à garder place nette pour me permettre d'aller jusqu'au bout, avant que les dénégations ne pleuvent et les "c'est pas de notre faute, on pouvait rien faire" à 30 centimes ne fusent. C'étaient eux les adultes, pas nous. Ma tante a réussit, elle, pourquoi pas eux? Non, ils ont fermé les yeux et on pensé à autre chose. Ils contre-attaquent en me disant que je suis paumée et que je ne sais pas ce que je dis, et que c'est quand même malheureux qu'une fille belle, intelligente, cultivée, dynamique, diplômée, expérimentée comme moi gache sa vie à errer dans le labyrinthe du passé. Ils ont raison. Mais ce qu'ils ne comprennent pas, c'est que je ne peux pas faire semblant de vivre sans ce labyrinthe, c'est ce labyrinthe qui m'a formatée, ce sont ses règles qui régissent mon mode de fonctionnement. Moi, je ne peux pas faire semblant que ça n'a jamais existé...
posted by Lisbeï @ 7/01/2003 12:15:00 PM ::
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