octobre 05, 2006 |
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Parce qu’il y a des jours comme ça, et de plus en plus souvent d’ailleurs, où j’ai juste envie de disparaître. Ou plus exactement, de me tapir au creux d’un petit trou de souris, et d’y laisser rêvasser mes neurones, du moins ceux qui fonctionnent encore, doucement bercés par le flot des paroles des autres.
Oserais-je avouer que parfois, je me fatigue moi-même. Oserais-je avouer que j’envisage de plus en plus souvent d’aller m’enfermer dans une abbaye quelconque et de faire une semaine de retraite silencieuse… Oserais-je avouer, last but not least, que de plus en plus souvent, je ne supporte plus le son de ma propre voix, tellement je me saoule moi-même.
Lisbeï, non de d., ferme ta grande gueule, tu me fatigue…
Certes.
Tout ça pour dire qu’un tel état d’esprit pour un Paris Carnet, allié à une volontaire abstinence alcoolique pour cause là aussi de lassitude d’assommation systématique de cerveau pour mieux l’empêcher d’éruptionner … Et bien, ça vous fait une voleuse de mots. Car la souris, malheureusement, n’est pas invisible, elle était même en turquoise pétard hier, histoire de continuer à nier le froid qui peu à peu s‘insinue de nouveau. Beaucoup pris donc, et peu donné. Pas le courage de faire la conversation, pas le courage d’aller à la rencontre des autres, pas la force de donner… Mes regrets donc, et en particulier au jeune homme en pull marin échoué à ma gauche, qui semblait bien intimidé par le joyeux chahut et pour lequel je n’ai pas été d’un grand secours… Mes regrets donc, et aussi à ceux qui ont pu avoir la désagréable impression que je laissais traîner mes oreilles là où elle n’étaient point désirées… En attendant, j’ai appris plein de choses sur le rugby, sur les liens cachés entre un certain lieu de perdition parisien et notre Très Vénéré Escroc Premier Président de la République, sur le meilleur moyen de griller un disque dur tous les deux ans, et enfin sur les effets bénéfiques de la Verveine-Menthe.
Un peu par hasard, un peu par espoir déçu de claquer dans un taxi les sous que je n’ai plus, vu qu’ils sont tous en voie de captation par le Trésor Public, je me suis retrouvée à déambuler dans ces petites rues et autres recoins du XIe / XIIe que je connais comme ma poche, me faufilant de raccourcis en rues transversales dans ce labyrinthe urbain pâli par la lueur des réverbères, lancée sur baskets automatiques… Une ballade solitaire dans la fraîcheur du début d’automne, une longue, belle et sereine errance pédestre comme mes défaillances de matériel (i.e. un dos en vrac), m’en ont si longtemps privée…
Qu’il va me manquer, ce petit bout de Paris à moi… |
posted by Lisbeï @ 10/05/2006 10:25:00 AM ::
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1 Comments: |
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En butinant sur la toile, je me suis pris les ailes dans vos phrases. Des fils d'or . J'aime beaucoup est trop vague, passe partout. Non, il me faut vous avouer ma joie de vous lire avec un autre mot. Il lui faut une couleur, des sons en mineur, des fragrances qui rappellent le parchemin d'antan lorsque la plume ne cessait de se gratter la tête pour éviter qu'elle ne se coiffe d'une indélébile tâche
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En butinant sur la toile, je me suis pris les ailes dans vos phrases. Des fils d'or .
J'aime beaucoup est trop vague, passe partout.
Non, il me faut vous avouer ma joie de vous lire avec un autre mot. Il lui faut une couleur, des sons en mineur, des fragrances qui rappellent le parchemin d'antan lorsque la plume ne cessait de se gratter la tête pour éviter qu'elle ne se coiffe d'une indélébile tâche