Lisbeï
Grand tripotage de nombril et autres divagations
juillet 10, 2006
Live to Tell

En juillet 98, je travaillais comme une dingue pour pas un rond, et j’adorais ça autant que ça me terrifiait. Pour des milliards de raisons. Et des raisons qui ont toujours lieu d’être, ce qui fait que sur le fond, je ne regrette pas d’avoir changer de file. Et je ne regrette pas ces quelques mois qui m’ont forcé à me prouver à moi-même que j’avais les capacités de faire face à absolument tout et n’importe quoi. Une certitude acquise presque à mon corps défendant, une force dans laquelle je n’ai jamais depuis cessé de puiser.
En juillet 98, j’hésitais beaucoup entre me lancer dans la jungle professionnelle et donner la dernier coup de collier pour avoir le +5 en plus du +4. La prudence et la pétoche ont fait que fin septembre, je réintégrais la Sorbonne.
Le 12 juillet 98, je travaillais. J’étais dans un bar à côté d’Hôtel de Ville, micro grand ouvert, écrasée sous 5 tonnes de brésiliens hystériques. Je me souviens être rentrée à pied dans la nuit chaude et hallucinée d’un Paris en pleine danse de Saint-Gui, pour cause de saoûlerie nationaliste service terminé à la RATP.
L’été 98, je me souviens que je sortais avec un type. Un beau brun basané ténébreux comme je les ai toujours aimés, avec en contraste de superbes yeux gris. Je me souviens qu’il habitait un « coquet studio » du côté de Montparnasse. Je me souviens d’une enchanteresse soirée quelque part dans la campagne de la Brie Champenoise, où la « Music Sounds(ed) Better With You » pratiquement en boucle. Je me souviens que nos nuits étaient aussi excitantes que mes jours. Je ne me souviens pas exactement comment on s’était rencontrés (le pote d’un pote à Galou ?). Ni comment (une soirée chez Galou, justement ?). Je ne me souviens plus vraiment comment ni pourquoi nous nous étions séparés au bout de quelques semaines. Si on peut vraiment parler de séparation. Je crois que c’était plus qu’à force de ne pas avoir le temps de se voir, on ne s’est plus rappelés, et on a fini par s'oublier mutuellement. Je ne me souviens plus de son nom. Matthieu ? Jérôme ? Nicolas ? Aucune idée.

Juillet 2006.
J’ai eu mon +5, mais je ne vois vraiment pas à quoi il me sert, m’a servi, ou me servira jamais.
J’ai déménagé 4 fois depuis juillet 98, y compris hors hexagone.
J’ai changé 3 fois de métier et 9 fois d’employeur.
Je suis sur-payée pour un travail sous-qualifié où je m’ennuie à m’en taper la tête contre le mur.
Au bel inconnu s'en sont succédés 6 autres, de la passade au long truc harcdore qui dure(era) croit-on alors, pour un bon (gros) bout de temps.

Juillet 2006, je sors avec un type, le septième depuis. Un beau grand blond à la peau claire avec de magnifiques yeux bleus, comme ce n’est pas du tout mon type. Il habite un « coquet 2 pièces » du côté de Barbès. Je me souviens très bien comment je l’ai rencontré. Là tout de suite la maintenant, je ne sais pas du tout comment et pourquoi nous serions amenés à nous séparer. Renseignements pris, il semble ne pas savoir non plus.
Je me souviens de nombreuses soirées enchanteresses à soupirer d’extase sur, entre beaucoup d’autres, Sketches of Spain et Stella by Starlight. Il est tout comme moi loin d’être parfait, mais je crois réellement que c’est, sur le fond, l’individu au monde avec lequel je suis à même de crocheter le plus d’atomes. Et je sais que même si je vis jusqu’à un âge à sauter à pieds joints sur Jeanne Calment, je me souviendrai alors toujours de son nom.

9 juillet 2006.
Je suis vautrée sur mon lit, fenêtres grandes ouvertes et ventilo en rotatif. Même la rumeur de la ville s’est tue pour faire place à de ponctuels « Aaaarrrgggg !! » et autres « Noooooonnnn !! ». A mes côtés, le beau blond triture machinalement sa barbe, et 3 autres zigues tempêtent autant qu’ils le peuvent dans les 12m2 que leur confère ma douce chambre bleue et blanche. La bière est tiède, l’ambiance chaleureuse et complice. Vers minuit, bière éclusée et digestif consolateur avalé, je ramène vers la porte mes 3 visiteurs, avant d’aller me blottir contre le beau blond qui bouquine. La rumeur de le ville n’est plus ponctuée de quoi que ce soit.

Tout comme en 98, je ne sais absolument pas ce que sera ma vie dans 6 mois, 2 ans, 5 ans. Je ne sais absolument pas où je vais. Des espoirs, des rêves, des terreurs… Live to tell…
posted by Lisbeï @ 7/10/2006 02:16:00 PM ::
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