novembre 02, 2005 |
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Manic Monday
Parce que j’ai une crève carabinée. La première d’une longue série, qui me mènera au moins jusqu’à mai 2006 (quoique, je suis capable d’une angine en plein mois d’août). Parce que j’ai une crève carabinée, que je suis shootée au paracétamol depuis 3 jours, que je suis fiévreuse et divagante, et que j’ai passé la nuit à égrener les mouchoirs et à pourrir le repos du si Joli Jeune Homme. Parce qu’en plus de lui pourrir sa nuit, j’avais aussi pourri sa soirée, mes papilles et mon non-odorat ayant été incapables de faire honneur à ses bons petits plats de fête et à cette somptueuse bouteille de Pommard 1991… Depuis le temps que nous nous la étions promise, cette petite soirée de survivants, rien que pour nous deux. Parce que nous avions tous deux tellement bataillé pour arriver à ce petit bonheur là… Parce que j’ai une crève carabinée, la tête qui tourne, qu’il pleut à verse, et qu’en ce mercredi qui ressemble tellement à un lundi, le forum des « bureaux du rond-point du Pont de Sèvres » ressemble à la place de Luxembourg-ville le 1er janvier 2000, i. e. dramatique. Parce que j’ai une crève carabinée, que je ne peux ni professionnellement ni financièrement rester au fond de mon lit tout frais payés, parce les 10 jours qui viennent vont être épiques à faire le pied de grue sur un salon professionnel de m…. Parce que je n’aspire qu’à ma couette…
Parce que devant ses silences d’outre-tombe et ses suppliques muettes, je lui avais promis une petite heure ce soir, une petite heure pour l’occuper, une petite heure de mon temps à faire semblant, à faire le pitre, à meubler, à la faire rire, à lui raconter n’importe quoi juste pour ne pas qu’elle ne pleure, une petite heure de mon temps entre une journée de taf à 200 à l’heure et un Paris Carnet exténuant d’avance, mais … J’aime tant me noyer dans tous ces gens…
Je lui avais promis une petite heure de mon temps… Mais là, je peux pas. Paris Carnet non plus, je peux pas. Je peux pas. Je peux pas.
Je lui dis. Je lui dis désolée maman, je peux pas ce soir, je peux pas, demain soir si tu veux, ou bien vendredi soir, mais là ce soir je peux pas. J’en peux plus, je peux pas.
Je peux pas. Je peux plus. Je peux plus non plus encaisser tes reproches et ta manipulation. Je ne peux plus supporter ta culpabilisation permanente, je ne peux plus supporter tes pleurs, tes reproches d’abandon, tes menaces de défenestration, je ne peux pas remplacer les hommes qui t’ont abandonnée, le taf qui te fuis, les amis que tu n’as pas su ne pas noyer et tes enfants qui sont grands, malgré toi. Je ne peux plus supporter tes « mais qu’est-ce que je vais faire maintenant que tu m’enlèves mon seul plaisir de la journée, qu’est-ce que je vais faire toute seule, là où personne ne s’occupe de moi, là où personne ne m’aime, là où je m’ennuie à mourir ? ».
Je ne peux pas me battre à ta place. Je ne peux pas défaire les erreurs que tu as faites. Je ne peux pas t’apprendre à vivre avec. Je ne peux pas remplacer tes parents, ton taf, tes amis, tes maris et tes amants. Je ne peux décider à ta place de me prendre en charge et en main, à l’âge respectable de 58 balais, et d’être actrice de ma vie.
Moi, c’est fait, merci. Et pas grâce à toi. |
posted by Lisbeï @ 11/02/2005 03:40:00 PM ::
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